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Balavoine,les 25 ans de sa disparition.

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jojo83i   

Le 14 janvier 1986,un grand homme de la chanson française,nous a quitté,l'homme qui,dont le seul regret,était de partir avant d'avoir fini son œuvre.

 

Daniel Balavoine est un auteur-compositeur-interprète français né le 5 février 1952 à Alençon (Orne) et mort dans un accident d'hélicoptère le 14 janvier 1986 aux environs de Gourma-Rharous (Mali) en marge du Paris-Dakar.

 

Porté par sa voix de « cristal », il connut le succès en 1978 avec son titre Le Chanteur et son rôle de Johnny Rockfort dans l'opéra rock Starmania. Il est aussi célèbre pour ses prises de position médiatiques et ses engagements humanitaires.

 

Grand faiseur de tubes, il est l'un des artistes francophones les plus populaires. Revendiquant son influence anglo-saxonne (adorant entre autres Peter Gabriel) et sa passion pour la recherche sonore, il évoluera tout au long des années 1980 vers une pop (new wave) techniquement très élaborée, dont il fut l'un des pionniers en France.

 

1952-1968 : la jeunesse.

 

Daniel Balavoine est le benjamin d'une famille de six enfants. Il a deux sœurs : Marie-Françoise (née en 1940) et Claire (née en 1943) et trois frères : Bernard (né en 1944), Guy (né en 1946) et Yves (né en 1948). Son père Émile est ingénieur en urbanisme et travaille pour le ministère de la reconstruction, quant à sa mère Élisabeth, elle est antiquaire. Il passe la majorité de sa jeunesse dans le sud-ouest. En 1959, Émile est muté en Algérie. Daniel entre donc en pension. C'est à la même époque que ses parents se séparent. Il apprécie peu le pensionnat, qui lui fait perdre le goût de la religion et provoquera un profond rejet de sa part vis-à-vis de la discipline qui y règne. Vers 11 ans, il entendra dans l'établissement She Loves You des Beatles ce qui, il le confiera plus tard, lui donne indirectement goût à la musique.

 

Les années passent. Lycéen à Pau, Balavoine est un élève doué, surtout en littérature. Il s'implique de très près dans la révolte étudiante de mai 68 et s'imagine alors faire une carrière politique. Mais la fin du mouvement le déçoit, et il décide de se lancer dans la musique.

 

Après trois mois de terminale, il quitte son établissement.

1968-1972 : le temps des groupes.

 

Il débute chanteur de bal et se produit à Pau en interprétant du Bob Dylan. Purple Eruption, les Shake's puis Réveil sont les noms de ses orchestres. Il acquiert ainsi une petite notoriété locale. Passionné par le rock, il décidera désormais de s'y consacrer pleinement.

 

En 1971 il décide de monter à Paris avec ses amis une première fois. Grande désillusion. De retour à Pau, il est contacté par le groupe Présence, dont le chanteur vient de partir. Retournant à Paris, il passe une audition au cours de laquelle un autre jeune chanteur, du nom de Laurent Voulzy, concourt. Balavoine est retenu et commence à côtoyer les studios. Un premier 45 tours oscillant entre hard rock et slow sort chez Vogue, il ne s'en vendra que 247 exemplaires. Malgré l'échec de ce disque, Présence se produit un peu partout en France.

 

En 1972, le groupe signe chez Warner Bros et Balavoine quitte le groupe.

1972-1978 : les années galères.

 

Pour assurer le quotidien, Balavoine trouve un emploi de disquaire mais ne renonce pas pour autant à la musique. En 1973 la maison de disque Vogue le rappelle et l'encourage à entamer une carrière solo. Le 45 tours Viens vite sort mais obtiendra à peine plus de succès qu'avec Présence. Daniel devient alors choriste, accompagné de son frère Guy. La même année, ils sont engagés dans la comédie musicale pop La Révolution française de Claude-Michel Schönberg.

 

À la même période, Patrick Juvet prépare son passage à l'Olympia et recherche un choriste avec une voix aiguë. Contacté par sa productrice, Daniel est engagé. Il entamera avec l'artiste une tournée au cours de l'année 1974. Une grande histoire d'amitié se noue entre les deux hommes. Daniel Balavoine lui compose une chanson Couleurs d'automne pour son prochain album ; Patrick Juvet, généreux, la lui laissera chanter. Intitulé Chrysalide, le disque sort chez Barclay. C'est d'ailleurs pendant cet enregistrement que Daniel fera la connaissance d'Andy Scott, ingénieur du son qui ne le quittera plus. Interpellé par la voix de Balavoine, Léo Missir, vice-président et directeur artistique de Barclay, lui fait signer un contrat de trois albums sur le champ. Leur collaboration durera bien au-delà.

 

Le premier 33 tours de Daniel Balavoine sort en mars 1975 et s'intitule De vous à elle en passant par moi. Aucun titre ne se démarque clairement, l'album ne rencontre pas le succès.

 

Peu avant il rencontre Catherine Ferry dont il tombe amoureux. Il devient par ailleurs le pygmalion de la jeune femme. Elle est choisie pour représenter la France à l'Eurovision en 1976. Elle terminera deuxième, les frères Balavoine chantant les chœurs. Daniel écrira et composera la majeure partie de ses futures chansons.

 

Au cours d'un voyage en Pologne, Balavoine, heurté par le climat politique ambiant, imagine un concept-album autour du mur de Berlin. Cet album sort sous le nom Les Aventures de Simon et Gunther... en avril 1977. Malgré le succès d'estime qu'il obtient, les ventes restent faibles et Eddie Barclay commence à s'impatienter des non-résultats du chanteur en faisant savoir à Léo Missir que le prochain album sera décisif.

 

Entre temps Michel Berger qui a fini de composer ce qui allait être Starmania cherche toujours un rôle pour jouer Johnny Rockfort dans cette comédie musicale. Impressionné par une prestation de Balavoine à la télévision où il interprète Lady Marlène, le seul titre du dernier album ayant réussi à percer, il l'embauche.

Une vie de chanteur (1978-1982).

1978 : Le chanteur.

 

Ainsi en juin 1978 paraît l'album studio de Starmania ; en quelques semaines les titres de l'opéra rock deviennent des hits. Balavoine y interprète Quand on arrive en ville, Banlieue nord et le fameux S.O.S. d'un Terrien en détresse, composé et taillé sur mesure à sa voix. Le disque demeure la septième meilleure vente française de l'Histoire, cumulant deux millions deux cent mille unités. L'œuvre sera exportée à l'étranger et sera tout aussi bien accueillie.

 

En parallèle, et après deux 45 tours encore peu rentables, à savoir : Je suis bien et Le français est une langue qui résonne, Daniel Balavoine enregistre son troisième album Le Chanteur, dont la sortie, heureuse coïncidence, intervient le même jour que celui de Starmania. Le titre éponyme de l'album obtient un succès fulgurant et se vend à plus d'un million d'exemplaires, entraînant avec lui quelque huit cent mille albums. Ce titre, devenu un standard incontournable du répertoire francophone, décrit les ambitions d'un artiste en devenir. En commençant par la très célèbre phrase « J'me présente/je m'appelle Henri » et terminant dans la déchéance avec « J'veux mourir malheureux », Balavoine montre la fulgurance d'un succès aussi rapide qu'éphémère évoluant vers une longue ringardisation ne pouvant s'achever que par la mort.

 

De ce disque est également tirée la chanson Lucie, qui rencontre aussi un succès. Cette double réussite considérable et quasi-simultanée fait passer Daniel Balavoine de simple inconnu au statut de star en devenir et par la même occasion lui permet de signer à nouveau, soulagé, chez Barclay.

1979 : Starmania.

 

Entre avril et mai 1979 ont lieu les représentations de Starmania au Palais des congrès de Paris. Cent mille personnes viendront à ce spectacle. La distribution se compose outre Daniel de France Gall, Fabienne Thibeault, Étienne Chicot, Diane Dufresne, Nanette Workman pour ne citer qu'eux. Balavoine marquera profondément cette production. Cette participation accroit davantage sa notoriété en lui donnant une image un peu voyou mais également pleine de tendresse.

 

Revenu grandi de cette expérience, il retourne dans les studios. Son quatrième album a pour titre Face amour / Face amère et paraît en octobre 1979. Le disque se vendra moins bien que Le Chanteur, souffrant allègrement des ventes de ce dernier qui sont encore très importantes.

 

Dans ce disque on trouve en sélectionnant: Love Linda, dédié à sa nouvelle compagne Linda Lecomte, Rougeagèvre un rock endiablé, Ces petits riens une douce balade pop et Me laisse pas m'en aller dont la construction musicale rappelle celle du Chanteur. Sans réel tube, cet album aura un succès moyen, mais salué tout de même par la critique on lui décerne le prix Raoul-Breton. À Lille, au mois de novembre il donne le premier concert à son nom.

1980-1981 : Un autre monde.

 

Balavoine se produit à l'Olympia du 31 janvier au 2 février 1980.

 

Toujours en ce début d'année 1980, il apparait dans le film Alors... Heureux ? jouant le rôle d'un brancardier homo######uel ; il composera également la musique de ce film.

 

Il fait aussi sensation le 19 mars 1980, lors d'un débat au journal de midi sur Antenne 2,au cours duquel il prend à partie François Mitterrand, alors premier secrétaire du Parti socialiste et par la même occasion les journalistes présents sur le plateau, les accusant d'ignorer les problèmes de la jeunesse dans un monologue resté célèbre. Les médias l'érigent alors en porte-parole de cette même jeunesse, rôle duquel il désirera toujours se défaire estimant que ce n'est pas du tout ce qu'il désirait. Créant la polémique, il devient désormais un invité incontournable des émissions-débats, devenant un "bon client" aux yeux des médias. De par cette intervention, il est catalogué comme chanteur engagé dans l'esprit du grand public.

 

En bon ami, il soutient à l'époque la candidature de Coluche à l'élection présidentielle. Après le retrait de cette dernière, François Mitterrand lui demandera de se joindre à sa campagne ; Balavoine sensible aux idées de gauche, chantera dans la première partie de ses meetings pendant quelques semaines avant de se rétracter, refusant ce qu'il estime être une récupération politique.

 

En novembre 1980, il revient avec l'album Un autre monde, disque contenant des tubes essentiels : Mon fils ma bataille inspiré du divorce de son guitariste et ami Colin Swinburne, Je ne suis pas un héros écrit à l'origine pour Johnny Hallyday, La vie ne m'apprend rien et dans une moindre mesure Lipstick Polychrome.

 

Fort du succès de ses nouvelles chansons, Daniel réinvestit la scène de l'Olympia du 10 au 14 mars 1981. Il fait salle comble et enregistre son premier album en public, qui sortira en novembre 1981 avec pour titre Balavoine sur scène. La Chine est très présente dans ce spectacle. Il entame ensuite une grande tournée et participe à un concert au profit d'Amnesty International le 22 octobre : 100 artistes pour les prisonniers d'opinions.

1982 : Vendeurs de larmes.

 

Il part à l'hiver 1981 à Ibiza enregistrer un sixième 33 tours avec de nouveaux musiciens, dont le batteur américain Joe Hammer. À 30 ans Balavoine veut entamer un nouveau virage musical, toujours plus rock, essayant à tout prix de s'éloigner de la variété. En avril Vendeurs de larmes apparait porté par la chanson Vivre ou survivre, chanson qui devient très vite un tube.

 

Dieu que l'amour est triste, Soulève-moi et le titre éponyme de l'album sont aussi notables. Ce disque rencontre un grand succès.

 

À titre de récompense on lui décerne le prix Diamant de la chanson française.

 

Estimant que ses productions sont maintenant dignes de concerts plus imposants, il investit le Palais des Sports qui est à l'époque la plus grande salle parisienne. Ainsi il se produira chaque soir devant plus de 4 500 personnes du 9 au 13 juin 1982.

 

Le climat concurrentiel est extrêmement élevé puisqu'au même moment sont invités à l'hippodrome d'Auteuil Simon et Garfunkel et les Rolling Stones. De plus, ce sont les spectacles à ciel ouvert qui sont les plus prisés à cette période de l'année. Pourtant et contre toute attente Balavoine jouera à guichets fermés. Les moyens mis en œuvre sont très importants, offrant au public un grand spectacle.

 

Il se voit également proposer un second rôle au cinéma dans le film Qu'est-ce qui fait craquer les filles.

Balavoine sans frontières (1983-1986).

1983 : Loin des yeux de l'Occident.

 

Passionné de sports mécaniques, Balavoine participe en janvier à la course du moment, le Paris-Dakar. Tombé en panne à la première étape, il suit la caravane en touriste et découvre alors l'Afrique. Électrochoc pour le chanteur : il prend conscience de la famine et de la pauvreté du continent. Revenant avec des images dures "Lorsqu'on voit au détour d'un village un môme à quatre pattes en train de ramasser des mouches pour les manger, il n'y a plus rien à dire". Durant l'été en Écosse, il compose, inspiré, Loin des yeux de l'Occident, son septième album. Il sort en octobre, et les textes évoquent la condition féminine avec Pour la femme veuve qui s'éveille, la torture avec Frappe avec ta tête, la drogue avec Poisson dans la cage, les dictatures d'Amérique du Sud avec Revolucion. À noter également: Partir avant les miens, dont le texte se verra prêter un arrière-goût prémonitoire à l'annonce de sa mort. Musicalement, le disque, inspiré par Peter Gabriel, mêle sonorités électroniques et ambiances « world music ». Bien vendu, il l'est cependant moins que les précédents.

 

À la même époque, Balavoine participe au conte musical Abbacadabra avec Frida du groupe ABBA, avec laquelle il enregistrera le single Belle.

 

Par la suite le chanteur crée de nouveau la polémique. Invité à l'émission d'information 7 sur 7,le 23 octobre 1983, jour de l'attentat du Drakkar au Liban où son frère Yves — militaire — est basé, il lancera sous le coup de l'émotion : « J'emmerde les anciens combattants! ». Phrase en fait adressée à tous ceux qui souhaitent à la jeunesse d'alors « une bonne guerre ». Il enchaîne avec véhémence et colère tenant un discours profondément anti-politique et anti-militariste. Deux semaines plus tard, il s'excusera publiquement dans une émission de Michel Drucker, ce qui n'empêchera pas le boycott de certains de ses concerts (notamment à Avignon) par des manifestations d'anciens combattants.

1984 : la scène et la paternité.

 

Balavoine entreprend une tournée marathon à travers la France durant l'hiver-printemps 1984. Le 2 avril il fait une halte au Printemps de Bourges, avec un spectacle moderne utilisant les faisceaux Vari-Lite (projecteurs assistés par ordinateur dont le spectre est quasi-infini) et la technologie HF (sans fil). Le décor est très dépouillé, Balavoine privilégiant largement la lumière et un son qu'il désire irréprochable.

 

Le 15 juillet 1984, naît son fils Jérémie, dont il a rencontré la mère Corinne pendant l'enregistrement de Vendeurs de larmes.

 

Dans l'émoi et à titre promotionnel pour sa rentrée parisienne, il compose un 45 tours inédit Dieu que c'est beau illustrant d'une manière métaphorique l'accouchement. C'est l'un des tubes de l'été.

 

Sa tournée se clôture au Palais des sports du 21 au 30 septembre, où il enregistre un double album live. La totalité des chansons a été réorchestrée soit dans des ambiances techno-world soit dans un rock très prononcé.

 

Durant l'année il compose et écrit l'album Vivre avec la Musique pour Catherine Ferry où il expérimente pour la première fois le sampleur Fairlight.

1985 : Sauver l'amour.

 

Le 1er janvier 1985, Daniel se lance dans son deuxième Paris-Dakar comme copilote de Jean-Luc Roy à bord d'un Toyota. Ils arriveront à Dakar trentième.

 

L'année 1985 marque l'entrée du showbiz dans le monde de l'humanitaire: Les stars du monde entier se mobilisent pour l'Éthiopie qui subit alors une famine effroyable. À l'initiative de Bob Geldof le comité Band Aid est créé. Il en résulte le Live Aid, un concert planétaire marqué par des performances scéniques d'anthologie à l'image de Queen, par exemple, le 13 juillet 1985. Une délégation française est présente ce jour-là au Wembley Stadium. Elle est composée de Michel Berger, France Gall, Jean-Jacques Goldman, Jean-Louis Aubert et Daniel Balavoine. Amer de n'être que spectateur de cet événement, le groupe décide de reproduire un exploit similaire en France. Ce sera le concert des Chanteurs sans Frontières organisé par Renaud à La Courneuve le 13 octobre 1985. Daniel Balavoine chante en duo Je marche seul avec Jean-Jacques Goldman. Le concert est un échec mais le disque se vend bien.

 

Durant l'été, Daniel a enregistré, toujours en Écosse, son huitième et de fait dernier album studio. Il sort en octobre 1985 et a pour titre Sauver l'amour. C'est le premier album de Balavoine qui sort en CD, ce nouveau format d'écoute étant très apprécié du chanteur.

 

L'album est marqué musicalement par l'utilisation d'un sampleur Fairlight, permettant une large gamme de sonorités nouvelles et encore inédites en France où l'appareil n'est pas encore en usage. Les arrangements ainsi que les rythmiques se voient ainsi travaillés à l'extrême. 1 240 000 albums et 1 580 000 singles seront vendus, ce qui en fait la meilleure vente toutes catégories confondues du chanteur.

 

On y trouve L'Aziza en hommage à sa femme Corinne, juive-marocaine, qui à lui seul se vendra à plus d'un million d'exemplaires. S'y trouvent aussi des chansons comme Tous les cris les S.O.S. hymne du désespoir, Sauver l'amour et Aimer est plus fort que d'être aimé. Le concept de l'album est axé autour du sentiment premier: l'amour, mais plus généralement autour des sentiments humains tout court.

 

Tous les titres ou presque traitent d'un problème politique ou social: Petite Angèle montre une jeunesse incomprise, Petit homme mort au combat parle des enfants soldats, Ne parle pas de malheur débat de la rupture amoureuse ainsi que de la fuite du temps et Un enfant assis attend la pluie évoque la sécheresse et a fortiori la famine d'Éthiopie. Après sa mort, on apprendra que l'artiste avait cédé tous les droits de cette dernière chanson au profit de l'Afrique. Toute la fin de l'année 1985 est consacrée à la promotion de cet album. Parallèlement il réalisera deux titres pour Jeanne Mas : Coeur en stéréo et Oh Mama.

 

Le 23 novembre il participe aux premières Victoires de la musique. Il remet un prix à Jean Michel Jarre et au groupe Téléphone.

 

Le 7 décembre, il reçoit le prix de la chanson anti-raciste pour L'Aziza des mains de Harlem Désir au nom de SOS Racisme. Il a beaucoup milité au sein de cette association et s'était inscrit comme militant de base et non comme une star au comité de Colombes, son lieu de résidence.

 

Quelques jours plus tard le 14 décembre, il participe au lancement officiel des Restaurants du cœur par son ami Coluche. Balavoine en est le premier parrain. Par sa volonté d'être sur tous les fronts, le chanteur se voit extrêmement médiatisé à cette période.

Retour en Afrique.

 

Le représentant en France de Band Aid, Lionel Rotcage, l'encourage ainsi que Michel Berger, France Gall et Richard Berry à s'investir dans son opération Action Écoles qui consiste à créer des comités d'élèves dans tous les établissements scolaires de France afin de lever des fonds et de financer des projets précis sur le continent africain.

 

Parmi ces projets, Daniel Balavoine se voit confier la responsabilité de l'opération Pompes à eaux pour l'Afrique, qui l'amène à repartir sur le Paris-Dakar, non pas cette fois en tant que concurrent, mais comme ambassadeur des Paris du cœur. Il supervise, avec l'aide du créateur et directeur de la course Thierry Sabine, ce programme en prenant appui sur le rallye. À l'aide d'une caméra et d'un appareil photo, il réalise un reportage au fur et à mesure de ses arrêts dans le but de le présenter sur le plateau de Champs-Élysées peu après son retour. Parallèlement, il rédige des chroniques quotidiennes pour Europe 1.

 

Ainsi, le 8 janvier 1986, on le voit assistant à l'installation d'une pompe à eau solaire dans un village voisin d'Agadez. C'est probablement sa dernière apparition télévisée.

14 janvier 1986, l'accident mortel.

Article détaillé : Accident aérien du rallye Dakar 1986.

 

Sur le Dakar, l'étape Niamey-Gourma-Rharous, longue de 843 kilomètres, débute à 4 heures du matin. Directeur du rallye, Thierry Sabine en donne le départ. Le climat est capricieux, un vent de sable non négligeable se lève.

 

La matinée bien entamée, Sabine et Balavoine se rejoignent à l'aéroport de Niamey afin de partir pour Gao. Arrivés à 10h30, ils s'entretiennent avec le gouverneur malien au sujet des pompes à eau. L'ambiance est animée car beaucoup de problèmes subsistent dans le bon déroulement de l'action humanitaire : les autorités bloquent les camions des Paris du cœur, qui ne peuvent ainsi faire route vers le Mali. Les échanges se prolongeront jusqu'à 16 heures.

 

Peu après, Sabine propose à Balavoine de le suivre afin de donner le coup d'envoi d'un match de football opposant l'équipe de Gao à celle de Mopti, match organisé dans le cadre du Paris-Dakar. La cérémonie s'éternise d'autant plus que, le gouverneur ayant fait le déplacement, le chanteur en profite pour poursuivre la discussion.

 

L'hélicoptère de Thierry Sabine, piloté par François-Xavier Bagnoud, est prêt et doit initialement embarquer (outre les deux personnes citées précédemment) le technicien radio Jean-Paul Le Fur ainsi que Jean-Luc Roy et Yann Arthus-Bertrand. Ces deux derniers s'apprêtent à filmer et photographier comme tous les jours le secteur Gao-Gourma. Balavoine n'est alors absolument pas prévu à l'appel.

 

Coup du destin: un avion en provenance de Bamako se pose entre-temps. Les deux journalistes proposent alors de céder leurs places à bord de l'hélicoptère, préférant prendre l'avion pour rentrer. Il est 17 heures, le jour décline et la météo se dégrade progressivement, le vent se relève (il avait pourtant décru l'après-midi). Sabine, se souvenant que le chanteur lui réclamait inlassablement un baptême de l'air en hélicoptère, profite de l'occasion et lui attribue au dernier moment un siège. Devant l'offre, Balavoine, anxieux, hésite longuement, puis fini par monter à bord, pressé par le temps, scellant ainsi son sort pour toujours.

 

À 17 heures 15, l'appareil décolle et doit rejoindre le bivouac de Gourma-Rharous, arrivée de l'étape. Il leur faut parcourir environ deux cents kilomètres depuis Gao dans des conditions délicates. Les passagers respectifs sont donc à cette heure: Sabine, Balavoine, François-Xavier Bagnoud et Jean-Paul Le Fur.

 

Vers 18 heures 10, ils se posent une première fois à Gossi au départ de la deuxième épreuve chronométrée ; Sabine en profite pour discuter avec des concurrents. Le vent de sable se faisant de plus en plus fort, il leur faut repartir d'autant plus que leur hélicoptère n'est pas équipé pour voler de nuit. La jeune journaliste Nathaly Odent présente sur les lieux monte spontanément à bord, comme elle a l'habitude de le faire chaque jour avec n'importe quel appareil de la course. Elle occupe ainsi la dernière place vacante, à l'arrière avec Balavoine.

 

La nuit désormais tombée, ils suivent le fleuve Niger (un repère plat et simple) afin de limiter tout risque. Vingt-deux kilomètres avant leur destination, ils n'ont d'autres choix que d'atterrir en urgence, toute progression étant désormais impossible, puisque du vent l'on est passé à la tempête. Il est 19 heures, Sabine sort et croise une voiture. D'un ton calme et rassurant, il demande aux pilotes de signaler leur position au bivouac afin de réquisitionner un véhicule et de les ramener.

 

Mais inexplicablement, alors que tout danger était désormais écarté, l'appareil va redécoller et progresser avec comme seul repère au sol les feux arrière d'un 4×4 ; Les deux concurrents à l'intérieur seront témoin de la filature. Volant en rases-mottes et balayé par les bourrasques, l'engin tangue dangereusement. Fatalement désorienté, il passe sur l'avant-droit du véhicule, porté, diront-ils, par une vitesse horizontale très élevée.

 

Ce dernier heurte, soit le sol, soit l'un des rares arbres présents, et part en looping sur plus de 150 mètres en se désintégrant. Il est alors 19 heures 20 ; le crash se produit à seulement 8 km de Gourma-Rharous, en plein désert. Les cinq passagers meurent sur le coup. Les occupants de la voiture qu'ils avaient suivie comprennent bien vite ce qui vient de se produire et s'approchent des débris. Seuls, n'ayant rien pour venir en aide à d'éventuels blessés et par peur d'une explosion (il subsiste une très forte odeur de kérosène), les concurrents préfèrent parcourir les derniers kilomètres le plus rapidement possible pour demander du secours. Sur la route, ironie du sort, ils croisent le pick-up destiné à prendre en charge les passagers de l'hélicoptère...

 

Les témoins, enfin arrivés à destination, racontent l'accident, mais les autorités de la course demeurent durant quelques instants incrédules vis-à-vis de l'événement, d'autant que Sabine leur a demandé assistance quelques minutes auparavant. Pour eux, l'hélicoptère est toujours posé, en attente. Puis on prend progressivement conscience de l'accident, de nombreux véhicules rebroussent chemin, arrivent sur les lieux et doivent se résigner à constater les morts. En France, la catastrophe n'est connue que le lendemain dans la matinée. Elle fera l'effet d'une bombe médiatique en occupant l'actualité pendant plusieurs semaines.

 

Malgré l'apparente clarté de l'événement, de nombreuses zones d'ombres persistent. En effet, diverses polémiques ont fait leur apparition quelques jours seulement après le drame. Thierry Sabine fut accusé d'avoir été aux commandes ce soir-là, idée démentie rapidement par de nombreux témoignages affirmant que Sabine était incapable de voler de nuit. Puis une possible bavure militaire est évoquée, car l'appareil survolait alors une zone de conflits. Des véhicules auraient même reçu des balles. Cette hypothèse est en effet celle qui tiendrait le plus tête à la version officielle et la plus largement admise, à savoir celle du simple accident lié aux conditions météorologiques.

 

À noter qu'une certaine désinformation poursuit encore l'événement, la presse a longtemps dit que l'hélicoptère avait heurté une dune, et le rapporte parfois même encore à l'occasion, alors que photos à l'appui, le sol est plat sur des dizaines de kilomètres carrés...

Tombe de Daniel Balavoine

 

Autre mystère, plus opaque cette fois : l'objet de leur redécollage. Pourquoi prendre le risque, même pour huit kilomètres, de reprendre le vol alors qu'un véhicule de secours est en route pour venir les chercher ? La seule et unique réponse qui ait été avancée est la thèse d'une blessure se fondant sur la découverte de gazes à l'endroit de leur arrêt. Morsure de serpent, piqûre de scorpion ou tout autre traumatisme suffisamment grave pour s'envoler en urgence et ainsi arriver le plus vite possible à destination.

 

Une enquête de l'aérospatiale a été menée dont le compte rendu n'a jamais été rendu public, laissant libre cours à de nombreuses autres rumeurs circulant encore aujourd'hui sur Internet, la plupart étayant la thèse de l'attentat politique ou du sabotage.

 

En conséquence de ce mutisme, ni les raisons du crash et encore moins celles de leur redécollage ne sont convenablement expliquées.

 

Daniel Balavoine aurait eu 34 ans le 5 février 1986. Il repose désormais au cimetière de Ranquine à Biarritz, dans le département des Pyrénées-Atlantiques.

Un projet de scène mondiale parti en fumée.

 

La mort de Daniel Balavoine intervient à un moment où le chanteur rêve d'entamer une carrière internationale. Son seul succès francophone ne lui suffit plus, il désire s'exporter outre-Manche et créer un groupe.

 

Voulant se remettre en cause et repartir de zéro, il était convenu que, dès février 1986, Balavoine s'installerait à Londres, bastion de la rock music qu'il souhaitait pratiquer. Là-bas était prévue l'admission du chanteur dans un groupe dans lequel il n'occuperait pas forcément la place de chanteur ou de leader. Entièrement anglo-saxonne et réservée au marché anglais, cette nouvelle production aurait été pour lui un moyen de convaincre les critiques rocks que sa musique était digne de la Grande-Bretagne. L'équipe aurait été composée, outre Balavoine, du batteur Joseph Hammer, du guitariste John Wooloff et du claviériste Matt Clifford, le tout accompagné du fidèle Andy Scott à la réalisation.

 

En parallèle, Balavoine voulait continuer sa carrière nationale. Sa salle fétiche, le palais des Sports, devait à nouveau l'accueillir pour trois semaines de show dès la fin septembre 1986. Il n'était d'ailleurs pas exclu que le groupe anglais s'occupe de la première partie du spectacle en interprétant des inédits. Reproduire le son de Sauver l'amour sur scène aurait été la difficulté essentielle. Le virage sonore abordé aurait été excessivement important et n'aurait sans doute rien eu de commun avec ses précédents concerts.

 

Ce spectacle aurait inauguré une tournée qui se serait étendue jusqu'aux Pays-Bas, en passant par l'Allemagne et évidemment la France. Elle aurait rejoint celle de Jeanne Mas au palais des Sports de Lyon où les deux artistes envisageaient de donner un spectacle en commun. Elle aurait pris fin en mars 1987 et c'est en octobre 1987 que Balavoine désirait voir paraître son premier album anglais. Un 45 tours à titre expérimental serait préalablement sorti au cours de l'année 1986. Il planifiait également la parution de son prochain opus francophone aux alentours de 1988-1989.

 

Autour de la quarantaine, le chanteur, estimant que son métier n'est pas une fin en soi, disait vouloir mettre un terme à sa carrière pour pouvoir commencer autre chose. Politique, production, cinéma, écriture... il ne le savait pas encore. Certaines personnes de son entourage affirment qu'il aurait quand même continué.

 

Tous ces projets soigneusement préparés ne verront jamais le jour. Daniel Balavoine s'en va à l'aube de ses 34 ans, n'assistera jamais à la naissance de sa fille Joana le 1er juin 1986 et laisse en héritage une oeuvre, cruellement inachevée.

 

Ma vidéo,pour les 25 ans de sa mort:

http://www.youtube.com/watch?v=6A2x74hdZSg

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